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Mon oeuvre: partie 4

Je publie cette partie avec du retard parce que j'ai dû être hospitalisée pour me protéger et me sevrer. C'est très dur de me motiver mais il faut s'occuper et discuter pour avancer. Alors me voici avec les trois prochains chapitres.


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Figure 1: mental chaos


X. You’re Somebody Else[1]

Une image figée se présente à moi. Pourquoi ne bouge-t-elle pas ? Question stupide. C’est un souvenir trop lointain. Je n’arrive pas à le revivre réellement. Pourtant je m’imprègne de cette jeune Tina. Sans pouvoir voir la scène à travers ses yeux. Mais le sentiment y est.

Les choses sont simples, c’est mon anniversaire (enfin je crois) et je suis contente. Il y a du gâteau !!! Je ne reconnais pas les gens mais peu importe, je suis libre. Je ne pense à pas grand-chose. C’est magnifique. Il fait beau, je porte mes habits préférés. Il y maman, papa, Lucie et je sais pas... oh c’est bientôt l’heure des cadeaux. Trop bien !!!

Mais le souvenir s’achève, il n’y a rien de plus, il s’arrête à cette image. Je ne suis même pas sûre que c’est moi. Seule l’émotion parvient à moi, ce qui est étonnant. Mais je le savoure tant que je le peux parce que les questions se précipitent vers moi. Elles remettent cette belle image en question et l’émotion se détache. Reste putain ! Je n’ai pas fin... et c’est trop tard. Un déluge de questions et réflexions purement inutiles m’agressent. Est-ce vraiment moi ? Ou suis-je juste en train d’assister à la scène de quelqu’un d’autre ? Ou bien le souvenir n’est-il qu’en vérité une photo ?

Je n’en sais strictement rien

Et ça me démange. Au plus profond de moi. De ma tête jusqu’aux pieds. Au centre de mon corps, au noyau de mon âme. Ces insectes me piquent, me brûlent et m’arrachent la peau. Je me trompe. Ces questions sont bien plus féroces que des insectes : je ne saurais comment les définir. Seulement savoir ce qu’elles ont engendré. Elles ont marqué un tournant dans ma vie. Je ne reconnais pas la personne que j’étais avant. Elles semblent si logiques. Elles sont si stupides. Leur seule utilité est de me tourmenter. Et moi je les accueille à bras ouverts. Chaleureusement. Sans me poser de questions. Elles m’intoxiquent. M’imprègnent de leur venin. Et maintenant je m’en pose des questions. Beaucoup trop. Alors je comprends ce qu’elles sont. Elles engendrent ma chute. Elles sont le début de la fin. Une fin imminente…


XI. The question[2]

Je me retrouve tout à coup dans leur pièce…

Mais si ce n’est pas moi, si c’est juste une image alors comment puis-je faire confiance à ma mémoire ? Pourquoi ne me souviens-je pas de mes premiers instants? Quand commence-t-on à vivre? Et mon premier souvenir n’est pas celui que je pense vu que mes parents s’en souviennent autrement... donc je ne peux jamais me faire confiance...et après la mort, ça va devenir tout noir? même avec tous ces souvenirs et ce vécu? Ça va juste faire « pouff » et plus rien? Donc ça ne sert à rien de vivre? Mais je perds mon temps putain! Respire... et c’est quoi ça? Comment ils ont mis ces décorations tout là en haut de l’arbre? Et comment est-ce que cette voiture fonctionne, c’est bizarre quand même? Une première personne a dû y penser mais comment? Ah mais je vais un peu loin, il faut que je me calme... roh mais pourquoi mon cerveau fonctionne-t-il ainsi? Et pourquoi d’autres pas? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça? Si Dieu veut me transmettre un message, c’est quoi? Bordel pourquoi moi et pas les autres? Je savais pas que c’était pas comme ça pour tout le monde... Mais c’est égoïste de penser que tout le monde est comme moi! Mais je suis pas égoïste non? Je fais beaucoup pour les autres non? J’aide beaucoup de gens non? Et ça me fait plaisir! Mais du coup si je le fais pour mon plaisir, alors je suis égoïste? Mais c’est le seul truc que j’aime faire! Si même ça c’est égoïste, alors je vais faire quoi dans la vie? Putain je dois me calmer! Il est où mon verre? J’ai besoin de me soulager, d’enlever cette pression... il faut que j’arrête de penser, il faut que je m’envole…


XII. Swimming Pools[3]

Ma réflexion est troublée, par l’eau, par l’alcool ? par mes larmes ? Mes pensées floues s’extériorisent devant moi et je sens mon corps se lasser. Une idée soudaine m’envahit l’esprit, j’ai envie de couler... couler mes pensées

Je me transforme peu à peu en fantôme, non pas parce que je me sens inexistante mais parce que je perds mes sens. Ces occupations m’apaisent et m’engourdissent. Je ne marche pas, je flotte, la pression s’est évaporée et je me sens plus légère que jamais. Alors que ma vision devient floue, je me sens plus forte que jamais. Pourtant je perds le contrôle de mes mouvements et heurte des objets sur mon passage. Les contraintes de la vie se dissipent mais un autre poids s’alourdit. Je n’ai pas conscience de mes actions et certaines actions sont irréversibles. Cette idée doit me faire moins peur que la pression de la vie... alors je prends des risques et sympathise avec le danger. Étonnant des hommes de soulever une pression par un danger, du mal pour du mal. Et je le fais avec plaisir ! C’est tout ce que j’attends pendant la semaine. Ces occupations dérisoires, insensées, diaboliques m’accueillent à bras ouverts pour me consoler, un couteau à la main. L’apaisement temporaire se démasque peu à peu et elles montrent leur vrai visage. Maigre, fatigué, triste, vêtu de crasse, de honte, de regret. Leur visage se calquent sur le mien et je ne reconnais pas la personne dans le miroir. Ma bouche est ouverte, je respire fort, mes yeux peinent à rester ouverts, mes cheveux sont ébouriffés. Une vision d’horreur presque. Pourtant cela ne me dérange pas, je continue ma soirée, apaisée par ces liquides de toutes les couleurs. Mais ils se font gentiment rares… Alors je reprends gentiment conscience. “Les bouteilles vides ramènent à la raison“[4]. Toute cette pression revient peu à peu avec son sourire narquois. Elle revient toujours, elle le sait. Mais en même temps que je reprends mes sens, les visages autour de moi se dessinent. Ils me rassurent. Je n’ai pas besoin de toutes ces substances pour me soulager ! Et pourtant je le fais toujours… Je vois toutes ces personnes qui me sont chères. Calou et Julie apparaissent devant moi, elles sont toujours là, mais qu’est-ce que je ferais sans elles ?! On n’a passé des moments incroyables et chacune à notre tour on s’est entraidé. Ces relations fortes m’aident plus que ces substances. Mais je les laisse toujours gagner putain ! Alors je vois maintenant Loïc, Julien, Shobha, Loris, l’Arsène, Ludo, Nolven…et la liste peut continuer longtemps ! J’ai vraiment de la chance de les avoir. Les gars montrent moins leurs émotions mais ils me protègent et m’aident en permanence. Tous ces visages, même ceux des amis perdus de vue, forment un magnifique tableau qui me rappelle la beauté de ma vie, sans avoir recourt à quelconque substance. Je me rends compte de l’importance de ces amitiés et je me sens tirée vers d’autres pièces. Mais il y en a tellement ! Tellement de souvenirs heureux avec mes amis, et je viens déjà d’en visiter plusieurs. Mais je me sens particulièrement tirée vers une porte, alors je bloque les autres et me dirige vers celle-ci. Je prends la poignée et me sens déjà revivre ce souvenir avant d’avoir ouvert la porte…

[1] FLORA CASH. You’re Somebody Else, États-Unis : RCA Records, 2017. [2] MAC MILLER ; LIL WAYNE. The Question, États-Unis : Rostrum Records, 2012. [3] LAMAR, Kendrick. Swimming Pools (Drank), États-Unis : Top Dawg Entertainment, Interscope Records et Aftermath Entertainment, 2012. [4] LOMEPAL. Dave Grohl, Paris : Pineale Prod & Grand Musique Management, 2018.


Fig. 1 STEBENEV, Vladimir, Mental Chaos, 2011, dessin sur papier au crayon et stylo à encre, 64 x 90 cm, Moscou. Téléchargé le 15 janvier 2021 sur le site Pinterest, <https://in.pinterest.com/pin/289356344786053827/>


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ça me touche énormément de relire ces passages. L'alcool a été le début de la fin pour moi et ça fait maintenant une année que je suis sobre. Malheureusement j'ai toujours des cravings et j'ai peur de re-sombrer dedans. Mais maintenant je dois me sevrer de cannabis; ça m'a trop détruite et rendue parano. Il faut que je me guérisse.

En relisant les passages sur mes amis, j'ai chaud au coeur. J'ai toujours les mêmes personnes dans ma vie et des nouvelles encore. J'ai tellement de chance d'avoir ce soutien; je ne serais plus là autrement. Alors un grand merci à vous mes chers acolytes. J'ai hâte de pouvoir vous revoir et vous promets de prendre soin de moi.

Voilà c'est tout pour moi, bye.

Tina

 
 
 

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